Nectar : L’herbe est-elle vraiment plus verte ailleurs ?

  • Aurore
17
Sep
2024

Bonjour,

Et bienvenue dans cette nouvelle édition de Nectar, la newsletter des éco-investisseurs !

Si vous êtes abonné.e à Nectar, vous savez déjà que les banques traditionnelles ont une fâcheuse tendance à financer les énergies fossiles.

Pétrole, charbon, gaz et tutti quanti : depuis 2015 (et l’Accord de Paris sur le climat), les 60 plus grandes banques mondiales leur ont accordé près de 7 000 milliards de dollars.

Et si les banques américaines trustent le haut du podium, les banques françaises ne sont pas en reste : entre 2021 et 2023, elles ont accordé 67 milliards de dollars à l’expansion des énergies fossiles.

Même si, en 2023, elles ont plutôt réduit leurs financements aux grandes entreprises pétro-gazières, il n’y a pas de quoi s’exclamer “cocorico”.

Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez consulter le dernier rapport de Banking on Climate Chaos, qui vient tout juste de sortir (disponible en anglais uniquement).

C’est notamment ce rapport qui a inspiré cette édition de Nectar, qui sera consacrée aux nouveaux acteurs du secteur : les fameux comptes courants et cartes de paiement “vertes” !

📢  Mais avant qu’on démarre, une information qui devrait vous intéresser :

C’est une grosse, grosse avant-première que je vous partage là : Goodvest planche actuellement sur une épargne protégée, c’est-à-dire un placement dont le capital sera garanti.

La sortie est prévue en juillet de cette année et je vous recommande vivement de rejoindre la liste d’attente car les places seront strictement limitées, et seront attribuées sur la base du “premier inscrit, premier servi”.

Et maintenant, retournons à nos moutons : les comptes courants verts.

Comment ça marche et en quoi sont-ils “verts” ?

Préambule : qu’est-ce qu’un compte courant vert (et qu’est-ce qu’il n’est pas ?)

On pose les bases : les nouveaux acteurs dont on va parler ne sont techniquement ni des banques, ni des banques en ligne… Ni même des “néo-banques”.

Ces trois termes sont ultra-réglementés (notamment par la Banque de France), et si vous avez entendu parler de “néo-banques vertes” dans les journaux ou sur les réseaux sociaux, ne vous y trompez pas : ce sont des abus de langage.

Le terme exact pour définir ces acteurs serait plutôt : “prestataire de services de paiement”.

Et, détail qui a toute son importance : leurs comptes courants sont nécessairement adossés à de vraies banques.

Illustration typique de pourquoi il est bon d’appeler un chat, un chat.

Dans cette newsletter, on parlera donc “d’acteurs verts” ou de “nouveaux acteurs verts” pour les désigner.

L’herbe est-elle réellement plus verte chez ces nouveaux acteurs ?

Pour comprendre les vertus de ces nouveaux acteurs verts, il faut d’abord comprendre le fonctionnement d’un compte courant.

Pour schématiser, un compte courant est un gâteau qui comprend deux parts : une part liquide et une part stable.

La part liquide : c’est de l’argent qui doit être immédiatement disponible pour vos retraits et dépenses. En attendant d’être dépensé, cet argent “dort”, il n’est pas investi et ne finance rien du tout.

La part stable : dans une banque traditionnelle, cette part est investie dans des prêts (à des entreprises ou des particuliers), ou dans des actions d’entreprises. Selon la politique de la banque en question, les dépôts sur vos comptes courants finissent souvent par financer des secteurs polluants tels que les énergies fossiles.  

NB : la Banque postale est devenue la première banque traditionnelle au monde à tourner complètement le dos au pétrole et au gaz… À horizon 2030. Là, on pourra dire Cocorico.

À partir de là, deux écoles co-existent chez les nouveaux acteurs verts : l’école des frais d’interchange, et l’école du financement direct via la part stable.

L’école des frais d’interchange :

Les frais d’interchange, c’est la commission que récupère l’acteur à chaque transaction que vous effectuez chez un commerçant. Une partie de ce chiffre d’affaires est alors reversée à des ONG ou entreprises, sous forme de dons. En parallèle, la part stable des comptes courants est investie selon la politique de la banque partenaire.

L’école du financement direct via la part stable :

Ici, il n’est pas question de don. C’est la part stable de votre compte courant qui est directement allouée au financement d’entreprises et projets de la transition écologique. Ceci nécessite, de la part de la banque partenaire, une véritable séparation de vos dépôts : de manière à ce que pas un euro de votre compte courant ne puisse être utilisé pour financer des projets polluants.

Cette méthodologie est celle de notre partenaire helios : à ce jour, le seul acteur français à pouvoir ainsi garantir l'exclusion des secteurs polluants et le financement de la transition écologique.

🔔 3 mois offerts sur l’ouverture de votre compte courant helios :

C’est l’offre partenaire qu’on vous a réservée ! Pour en bénéficier, il vous suffit de souscrire en passant par ce lien.

helios a déjà investi plus de 6 millions d’euros dans des projets en faveur de la transition écologique : mobilité bas carbone, recyclage des déchets, énergies renouvelables etc… Grâce à la fameuse part stable des comptes courants.  

Comme d’habitude : quand on vous recommande un produit ou service, c’est qu’on soutient le projet à 200%. Et pour cause : grâce à sa méthodologie et son engagement, helios est officiellement le compte le plus vert de France (certifié par Greenly) et « le seul qui semble capable de garantir un contrôle des fonds déposés auprès de son partenaire », selon l'Ademe.

À titre personnel, j’ai un compte joint chez eux depuis deux ans. Le suivi des dépenses sur l’appli est en temps réel, et le programme de remises “Tous consom’acteurs” regroupe un superbe panel d’entreprises engagées, pour tous les besoins du quotidien (courses, vacances…)  sur tout un tas de produits et services.

Petite checklist récapitulative si vous hésitez entre un ou plusieurs nouveaux acteurs verts pour votre compte courant.

Les critères à regarder :
  • La banque partenaire de rattachement
  • La méthodologie de financement de la transition
  • La transparence et traçabilité des dépôts
  • L’intensité carbone des investissements
  • Le montant des projets financés
  • Et bien sûr, les services proposés et leur tarification.

Réel impact ou poudre de perlimpinpin ?  

Garance, notre analyse ISR spécialiste climat et biodiversité, nous éclaire de ses lumières sur l’impact réel des nouveaux acteurs verts.

La plupart des acteurs “verts” communiquent largement sur les projets financés grâce aux frais d’interchange. Ces frais permettent de financer des projets d’énergies renouvelables, de reboisement, de nettoyage des océans, …

Mais le principal problème des frais d’interchange est qu’ils ne représentent qu’une partie infime des montants logés dans les comptes courants. Si l’initiative est louable, l’impact est, in fine, extrêmement faible comparé au montant déposé sur les comptes courants.

« L’interchange et la vie de bureau sont vraiment secondaires lorsqu’on fait l’empreinte carbone des banques. C’est moins de 3% des émissions. Les 97% restants, ce sont les investissements, l’activité de banque elle-même », selon Clémence Lacharme, experte sur la finance climat au sein du cabinet Carbone 4.

En réalité, les projets financés par la part stable sont le principal levier d’action de ces acteurs pour financer la transition écologique.

Les nouveaux acteurs verts n’ont aucun moyen de contrôler l’usage qui est fait des dépôts de leurs clients auprès de leur banque partenaire. Maîtriser le fléchage des fonds est donc le principal défi auquel ces acteurs sont confrontés pour décupler leur impact.

Malheureusement, compartimenter le bilan d’une banque n’est pas une mince affaire, et la plupart des banques partenaires n’offrent pas cette possibilité aux acteurs verts.

Ainsi, les fonds déposés par les clients sur leurs comptes courants viennent accroître le bilan de la banque partenaire et alimentent ainsi leur capacité de financement… Mais sans maîtriser pour autant la nature des financements accordés.

D’où l’importance du choix de la banque partenaire et de l’analyse des pratiques et de la politique de celle-ci d’un point de vue social ou environnemental. Plus les nouveaux acteurs sélectionneront une banque partenaire “verte”, plus ils pourront l'être eux-mêmes.

Si on prend un peu de recul, les montants qui circulent chez ces nouveaux acteurs sont infimes à l’échelle du marché bancaire mondial.

Pourtant, ils véhiculent un message fort pour le changement. En préférant un acteur “vert” et en tournant le dos aux banques traditionnelles, vous envoyez un signal à la société et encouragez un changement de paradigme dans le rapport entre banque et climat.

Alors, si ce n’est pas déjà fait, c’est le moment de changer de banque !

Je change de banque

J’espère que cette édition de Nectar vous a plu et que vous y avez appris des choses.

Si c’est le cas, n’hésitez pas à la transférer à vos proches que cela pourrait intéresser.

Bonne journée et à bientôt,

Aurore de Nectar 🐝

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