Notre équipe de rédaction a pris des congés courant du mois de juillet, et nous voici de retour. On espère vous trouver en pleine forme, bronzé.e.s et reposé.e.s.
Jusqu’à présent, quelle a été la météo de votre été ? Torride ? Aride ? Pluvieuse, voire diluvienne ?
On dirait que le sujet des précipitations, et de l’élément H2O en général, est sur toutes les lèvres. On ne va donc pas bouder notre plaisir de l’aborder avec vous aujourd’hui.
Maintenant, enfilez votre maillot et préparez-vous à plonger avec nous dans le grand bain.
Vous êtes prêt.e ?
💦 L’eau et le triangle de l’impossible
On a probablement tous en tête l’été 2022 et la sécheresse qui sévit en France depuis.
Et non, les pluies diluviennes que l’on a pu observer ces derniers jours dans certaines régions ne nous trompent pas.
Mais la diminution de nos ressources en eau ne date en réalité pas d’hier, ni même de l’année dernière.
En France, la quantité d’eau renouvelable (soit la totalité de l’eau douce qui entre par le cycle naturel de l’eau) diminue depuis les années 90 (Ministère de la transition écologique). Et la situation devrait encore s’aggraver pour atteindre une baisse de 30 à 40% d’ici 2050…
Comment ? Pourquoi ?
Principalement en raison du changement climatique, de la croissance démographique, mais aussi de la surconsommation et de nos modes d’agriculture et d’industrie.
Ceci dit, il y a deux choses à garder en tête lorsqu’on parle de gestion de l’eau :
- On différencie les volumes d’eau prélevés des volumes d’eau consommés.
- L’eau n’est pas qu’une question de volume, mais aussi de qualité.
Eau prélevée vs. eau consommée
L’eau prélevée est extraite (par exemples des sources souterraines), puis “restituée” au milieu aquatique (par exemple dans les cours d’eau).
L’eau consommée, c’est la part de l’eau prélevée qui ne sera pas restituée : parce qu’elle a été évaporée, ou “absorbée” par des plantes ou des produits.
Cette distinction va nous aider à mieux comprendre l’usage de l’eau dans notre pays :
On peut voir que la production d’électricité représente plus de la moitié des prélèvements, mais que la majorité de cette eau est ensuite restituée.
À l'inverse, l’eau prélevés pour l’agriculture représente seulement 9% des volumes totaux, mais une part importante en est consommée.
L’eau n’est pas qu’une question de volume, mais aussi de qualité.
En gros : plus on trouve de substances (pesticides, nitrates…) dans l’eau, moins on peut s’en servir. C’est tout simplement plus compliqué et plus coûteux de la traiter pour la rendre potable. Parfois c’est carrément impossible, et il n’est donc même plus question de la prélever.
Nos ressources en eau sont donc soumises à deux pressions : d’une part, leur volume diminue, d’autre part, elles sont polluées… Et ces deux phénomènes donnent lieu à des niveaux de concentration de pollution dans l’eau de plus en plus élevés.
Et c’est sans compter une troisième pression, et pas des moindres : la demande, qui grimpe d’environ 1% par an dans le monde (Le Monde).
Ressources en baisse + pollution des ressources + demande en hausse = triangle de l’impossible 🔺
Et maintenant, comment faire avancer le schmilblick ?
Le gouvernement a présenté au printemps un “Plan eau”, avec l’objectif d’atteindre 10% d’économies d’eau à horizon 2030.
Parmi les mesures évoquées :
- la lutte contre les fuites, qui représentent 20% de l’eau potable en moyenne (Les Echos),
- la réutilisation des eaux usées, comme c’est déjà le cas dans certains pays comme le Japon,
- une tarification progressive de l’eau,
- et une transformation de l’agriculture.
Pas d’unités de désalinisation à l’horizon, comme c’est le cas en Espagne et en Italie.
On est en droit de se demander pourquoi : après tout, les océans sont grands. Alors pourquoi se priver d’une eau en quantité infinie ?
À ce jour, l’immense majorité des unités de désalinisation consomment de grandes quantités d’énergie, qui bien sûr ne sont pas d’origine renouvelable (IFR). Dessaler 1000 mètres cubes d’eau nécessite l’équivalent d’environ 27 tonnes de pétrole (analyse d’Elise Cassignol et Marc-Antoine Eyl-Mazzega).
La désalinisation est donc plus un dernier recours, et un fantasme d’eau “illimitée”, qu’une réelle solution.
Néanmoins, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain car de nouvelles technologies font aussi leur apparition : Osmosun, société française entrée en bourse cette année, a mis au point des unités de dessalement équipées de panneaux photovoltaïques, destinées aux communes rurales isolées.
Elle compte une soixantaine d’installations en Afrique, Asie et Polynésie.
🪜 Et à notre échelle, que peut-on faire ?
Bon à savoir : chez les français.e.s, les bains et douches sont le premier poste de consommation d’eau potable (39%), suivi des sanitaires et des équipements (lave-linge, lave-vaisselle…). (CIE)
On peut penser que raccourcir sa douche a un impact limité… mais l’eau qui coule de nos robinets n’est pas juste de l’eau. Elle représente aussi toute une énergie, et des moyens, qui ont été déployés pour la nettoyer, la rendre potable, l’envoyer dans la tuyauterie. Puis elle sera à nouveau re-traitée en aval et dépolluée.
Donc oui : les petits gestes comptent, et ils comptent même beaucoup.
Pour un changement d’habitude complètement indolore, vous pouvez aussi investir dans des mousseurs à installer sur les robinets.
La marque Oopla, par exemple, propose des "kits économie d'eau" contenant plusieurs mousseurs pour équiper sa maison (en quelques minutes, sans travaux). Ce qui permettrait d'économiser jusqu'à 25 000 litres d'eau par an ! Soit l'équivalent de... 160 baignoires
💰Pour aller plus loin, vous pouvez investir dans l’accès à l’eau… et ce n’est pas une gageure
Garance et Matthieu, nos experts de l’ISR, vous expliquent pourquoi c’est intéressant
La performance annualisée de l'indice S&P Global Water (dividendes réinvestis) qui regroupe 50 entreprises internationales (pays développés et pays émergents) dont l’activité est liée à l'eau (telles que l'approvisionnement en eau, les services publics, le traitement et les infrastructures, ainsi que les équipements liés à l'eau) est de 10,35% par an sur la période allant du 31 décembre 2012 au 31 décembre 2022.
Ce chiffre témoigne de la dynamique liée à cette ressource naturelle dont la demande augmente fortement ces dernières années, comme on l’a vu précédemment.
Le traitement de l’eau et de ses déchets est donc nécessaire dans un contexte où la demande augmente sans cesse
L’OCDE estime que 3,9 milliards d’êtres humains pourraient vivre dans des régions soumises à un stress hydrique élevé en 2050 soit 40% de la population mondiale contre plus de 2 fois moins aujourd’hui.
De ce fait, l’investissement dans l’eau est nécessaire, et permet de soutenir plusieurs vecteurs :
- Infrastructures liées à l’eau permettant d’améliorer l’offre et le stockage d’eau potable.
- Le développement de solutions de traitements, de gestion des déchets et d’assainissement de l’eau.
- La lutte contre le gaspillage au travers, par exemple, de nouvelles technologies dédiées à l’usage agricole.
L’eau représente une thématique porteuse de croissance séculaire qui répond aux grands défis environnementaux et sociaux actuels.
Les sociétés actives dans ces domaines et développant ce type de solutions devraient donc continuer à attirer les investisseurs dans les prochaines années, et encore plus au vu du changement climatique qui s’accélère…
💧Avec Goodvest, vous pouvez investir dans l’assainissement et l’accès à l’eau
Si vous ouvrez une assurance vie ou un PER Goodvest, vous pourrez investir dans le fonds Lyxor World Water via notre thématique Accès à l’eau, accessible aux profils Volontaire, Ambitieux et Audacieux.
Ce fonds investit dans des entreprises internationales, dont l’activité est liée :
- à l'approvisionnement en eau,
- à l’équipement des services publics,
- ou encore à l’assainissement et aux infrastructures.
Par exemple, en sélectionnant le thème Accès à l’eau pour votre portefeuille Goodvest, vous contribuerez au développement des entreprises suivantes :
Geberit, une entreprise suisse qui se concentre sur des solutions d’éco-conception de produits durables et économes en eau et en énergie. L’ensemble de leurs produits est optimisé en termes de potentiel d’économie d’eau.
United Utilities, une entreprise anglaise spécialisée dans le traitement et la distribution de l’eau. La société contribue à protéger plus de 1 300 km de côtes et environ 7 000 km de rivières.
Comme d'habitude, n’oubliez pas qu’investir comporte des risques de perte en capital, et que les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
J’espère que cette édition de Nectar vous a plu.
N’hésitez pas à m’écrire pour me dire quelles thématiques vous aimeriez qu’on aborde les prochains mois !
Je vous souhaite une excellente journée d’été,
Aurore de Goodvest