Et bienvenue dans cette nouvelle édition de Nectar, la newsletter des éco-investisseurs !
La fin de l’année approchant, c’est l’heure des comptes. ⏱️
Et pas n’importe lesquels : dans cette newsletter, je vous propose une rétrospective sur les bonnes nouvelles de l’ISR en 2023… et ce qu’on attend pour 2024.
Mais avant qu’on démarre, 2 nouvelles qui devraient vous intéresser :
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2) Et pour découvrir plus de solutions de défiscalisation, cette vidéo vient de sortir, écrite et présentée par Félix, responsable de notre équipe de conseillers en investissement responsable.
Et maintenant, passons à la suite.
Quelles nouvelles pour l’ISR en 2023 ?
1. Réforme du label ISR : une étape décisive a été franchie.
Ce n’est pas moi, c’est toi : le ministère des Finances a définitivement décidé de couper les ponts avec les énergies fossiles.
L’annonce de Bercy est tombée il y a quelques semaines à peine : en 2024, les fonds labellisés “ISR” (Investissement socialement responsable) ne pourront plus investir dans des entreprises qui exploitent du fossile non conventionnel ou qui développent de nouveaux projets.
Une décision pour laquelle le Comité du label ISR a longuement milité, non sans raison : le label concerne tout de même 1200 fonds d’investissement, et il n'est pas rare que ces fonds soi-disant vertueux financent allègrement… des majors du secteur pétrolier.
Cette réforme représente donc un vrai défi pour environ 45% des fonds ISR (L’Agefi). On parle ici d'un montant colossal : ce sont environ 7 milliards d'euros qui devront être réorientés.
2. Grand nettoyage pour les fonds article 9
La classification SFDR est, en quelque sorte, le Nutriscore de la finance durable, les fonds classés “article 9” étant considérés comme les plus vertueux.
Et jusqu’à fin 2022, cette classification affichait un nombre impressionnant de fonds d’investissement prêts à s’engager sur le plan écologique.
Bonne nouvelle ? 🤔
Oui, mais non : plus de 300 fonds ont été soudainement déclassés fin 2022, car les gérants anticipaient de nouvelles normes, plus exigeantes, pour 2023. Un rétropédalage massif qui a bien montré que quand il s’agit d’afficher une étiquette “verte”, ça se bouscule au portillon, mais que quand il s’agit de s’engager pour de bon, il n’y a plus personne.
Résultat : les fonds article 9 ont enregistré en 2023 la plus faible collecte de leur histoire…
3. Taxonomie européenne : un pas en avant, deux pas en arrière ?
La taxonomie européenne, c’est la classification de référence qui permet d’identifier les activités “durables” de celles qui le sont moins (en gros).
Un bon point de départ, puisque pour financer les activités durables, encore faut-il pouvoir identifier ces dernières.
Mais cette initiative de l’Union européenne a connu des débuts quelque peu chaotiques depuis son entrée en vigueur en janvier 2023 : entre réticence des entreprises, flou artistique autour du texte et manque d’ambition dénoncé par les ONG.
Au mois de juin, l’aviation a ainsi été ajoutée à la liste des activités pouvant prétendre au label vert… Un pas en avant, deux pas en arrière ?
La réalité est un peu plus nuancée, puisque les avions concernés devront tout de même répondre à certains critères (encore heureux). Il n’empêche qu’on peut se demander si tout cela ne répond pas davantage à une logique commerciale qu’à une logique environnementale.
Bref, la taxonomie européenne devra encore faire ses preuves en 2024. 🇪🇺
4. Stratégie Nationale Biodiversité : un engagement ferme pour les écosystèmes
De nouvelles aires protégées, des plages sans plastique, des forêts et haies replantées… : le gouvernement a dévoilé fin novembre sa nouvelle Stratégie Nationale Biodiversité (SNB) pour 2030. Et cette fois-ci, avec des moyens : un budget d’un milliard d’euros pour 2024.
Autre bonne nouvelle : les entreprises ont été pleinement intégrées dans cette stratégie, puisque la SNB prévoit de mesurer leur engagement (suivi du nombre d’entreprises dotées d’un plan de transition biodiversité). La SNB prévoit également de soutenir les démarches alignées avec la science (cadre SBTN, comptabilité écologique…).
À noter cependant que les précédentes SNB ont été dotées d’objectifs moins ambitieux que celle-ci… qui n’ont pourtant jamais été atteints.
Affaire à suivre, donc.
5. COP 28 : un accord mi-figue, mi-raisin
Le 13 décembre, un accord a été trouvé lors de la COP28 de Dubaï, qui vise à “abandonner progressivement les énergies fossiles”.
Certains qualifient cet accord “d’historique”, mais c’est un peu fort de café.
On se permettra d’être un peu plus nuancé : “Abandonner progressivement”, c’est mieux que “réduire”, mais c’est nettement moins ambitieux que “sortir” de l’ère du fossile.
Le texte joue beaucoup sur le verbatim (il “appelle” les Parties à agir, selon leur situation nationale), mais manque d’objectifs chiffrés sur certains points, notamment les renouvelables.
Un passage "reconnait" que "la transition peut être facilitée par les combustibles de transition", c’est à dire… le gaz.
Le charbon, lui, est simplement visé par une "accélération des efforts pour diminuer sa production, hors technologies de stockage".
Joab Okanda, conseiller principal pour le climat au sein de Christian Aid, se veut tout de même optimiste : "Il est clair que l'ère des combustibles fossiles touche à sa fin. Nous n’avons peut-être pas enfoncé le clou dans le cercueil ici à la COP28, mais la fin des énergies sales approche".
Source : Greenfue
Et maintenant ? On attend 2024 au tournant
1. Vers une refonte de la réglementation SFDR ?
En septembre 2023, la Commission Européenne a lancé deux consultations sur la réglementation SFDR, l’une adressée au grand public, la seconde ciblée sur les acteurs plus familiers avec la réglementation.
Ces consultations ont été initiées par la Commission en raison des difficultés rencontrées par les acteurs financiers. Comme on l'a vu plus haut, les articles 8 et 9 sont largement utilisés à des fins marketing, sans engagement réel en matière de durabilité…
Les consultations ont pris fin le 15 décembre et devraient constituer le point de départ de la nouvelle réglementation.
Que doit-on en retenir ? 📝
Parmi les principales propositions, l’ajout de nouvelles obligations pour les fonds article 8 et 9 au sujet de la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Elles devront estimer l’intensité carbone du fonds, définir une intensité carbone cible à long terme ou encore préciser si l’objectif de décarbonation du fonds est aligné avec le scénario 1,5°C.
Attention, aucune de ces révisions n’a encore été adoptée par la Commission Européenne.
2. Réforme CSRD de 2024 : de nouvelles normes pour une vision complète
La CSRD, ou Corporate Sustainability Reporting Directive, est une directive qui encadre le reporting extra-financier des entreprises sur les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance. L’objectif : harmoniser les pratiques pour plus de lisibilité, de transparence et in fine pour renforcer l’action des entreprises.
Une réforme de la CSRD prévue pour 2024 introduit le concept de double matérialité, qui oblige les entreprises à considérer non seulement leur impact sur l'environnement, mais également l'impact de l'environnement sur leurs activités. Cette approche permettra une évaluation plus complète et nuancée des défis et des opportunités liés au développement durable.
3. Après la SBTi, la SBTn pour la protection de la biodiversité
Décidément, cette newsletter regorge d’acronymes !
Tant mieux car c’est l’occasion de se rafraîchir la mémoire.
La SBTi, donc : c’est la Science-based Target Initiative, un organisme de notation qui identifie et labellise les entreprises ayant un plan et des objectifs clairs pour réduire leur empreinte carbone.
Depuis 2023, ça bouge : un premier jet de la méthodologie de la SBTn (SBT pour la nature) a été publié en mai.
Reste à accompagner les entreprises dans l’implémentation de cette méthodologie.
Préserver la biodiversité afin de garantir la survie et la coexistence de toutes les espèces.
J’espère que ce grand récap de 2023 vous a plu.
À bientôt en 2024 ! 🥂
Je vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année,
Aurore de Nectar